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  • Photo du rédacteurLa bulle d'Op+lait

Le programme de prévention et de contrôle de la paratuberculose a eu des impacts positifs!


La paratuberculose (PTB), contagieuse et incurable, causée par la Mycobacterium avium ssp. paratuberculosis (MAP), cause des pertes économiques importantes pour l’industrie laitière liées à une diminution de la production laitière, des réformes précoces et une perte de valeur de la carcasse à l’abattage. Par conséquent, les infections par MAP diminuent la rentabilité des entreprises affectées. De plus, il existe une association entre MAP et la maladie de Crohn chez l'humain, mais le lien de causalité n’est pas encore démontré.


Même si les animaux s’infectent en bas âge (6 premier mois de vie) par la voie féco-orale principalement, les signes cliniques (diarrhée, amaigrissement et chute de la production laitière) ne sont évidents qu'à l’âge adulte (autour de 5 ans). Entre-temps, les animaux infectés sans pourtant manifester de signes cliniques, contaminent les autres, dès l’âge de 2 ans. Ces animaux sont connus comme « animaux subcliniques ». Ils posent un grand défi pour le contrôle de la PTB car ils disséminent la bactérie dans le troupeau de façon silencieuse...


Deux points critiques ont été identifiés pour la prévention et le contrôle de la PTB :

Le contact des veaux avec des animaux adultes et leurs fèces; directement et indirectement.

L’introduction d’animaux dans le troupeau (gare aux sujets subcliniques qui sont contagieux!!




Le programme, une décennie plus tard...

Au Québec, un programme volontaire de prévention et contrôle de la PTB (PVQPCP) a été lancé en 2007. Quel a été son impact?

Notre étude, qui était un des trois chapitres de ma thèse de doctorat, visait à décrire l’incidence et le risque d’excrétion fécale de MAP chez les vaches nées avant et après l’adhésion de 18 fermes au PVQPCP. Nous avons observé un impact positif de l’adhésion des fermes au PVQPCP, lequel se reflétait dans une diminution d’environ 50% de l’incidence et du risque d’excrétion fécales chez les vaches nées après la mise en place du programme. Cependant, l’ampleur de cette diminution peut varier selon la prévalence initiale dans le troupeau et les pratiques de régie déjà en place. Également, nous avons observé que l’hygiène des vaches en préparation au vêlage et l’exposition des génisses aux vaches adultes ou leurs fèces avant sevrage étaient significativement associées à l’excrétion fécale de MAP.


Nos conclusions?

Le programme de contrôle de la PTB est un bon exemple que les mesures de biosécurité ciblées et adaptées à une exploitation ont des retombées positives. De plus, ce programme est probablement efficace pour le contrôle d’autres maladies entériques contagieuses à transmission féco-orale (Salmonella spp., et Cryptosporidium spp.).


Donc :

- Améliorer l’hygiène des vaches en préparation au vêlage;

- Éviter le contact des veaux avec les vaches adultes ou leurs fèces;


Sont des pratiques qui devraient être priorisées pour éviter la transmission de MAP à l’intérieur des troupeaux au Québec. Également, il est important de garder en tête que l’achat d’animaux représente le risque numéro 1 d’introduction de MAP dans les troupeaux. Ces 2 éléments sont cruciaux pour le contrôle de la PTB.


Note : Le contenu de cet article est tiré d’une prestation vulgarisée devant public lors du Concours Mon projet en 180 secondes du Rendez-vous scientifique annuel Op+Lait.


L’équipe de recherche participant à cette étude est composée de Juan Carlos Arango-Sabogal, Julie Paré, Olivia Labrecque, Geneviève Côté, Jean-Philippe Roy, Sébastien Buczinski, Vincent Wellemans et Gilles Fecteau.


Ce projet est soutenu financièrement par le Programme de soutien à l’innovation en agroalimentaire du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Juan Carlos a reçu un complément de bourse du regroupement Op+lait.



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